Modalités d’intervention
La méthodologie mise en œuvre lors de l’intervention s’appuie sur les diverses méthodes d’enquêtes reconnues et validées dans les différentes sciences humaines (l’entretien, l’observation de terrain, les questionnaires et autres analyses quantitatives, etc.), mais elle est également adaptée à chaque problématique, voire à chaque situation de travail, abordée par l’expertise.
Notre méthodologie se veut d’abord pluridisciplinaire, non seulement du point de vue de la composition de l’équipe d’intervention, mais également du point de vue des différents modes de recueil de données sur le terrain. Ces derniers, tout en se décomposant en plusieurs moments relativement distincts, sont appelés à se chevaucher dans le déroulement concret de l’expertise.
Etude documentaire
Cette première étape consiste à analyser et à exploiter une série de documents que nous demandons à l’entreprise et que, conformément à l’art. L.4614-12 du Code du travail, l’employeur est tenu de nous fournir :
- Organigrammes et/ou registres du personnel
- Prescriptions et procédures de travail
- Eventuels documents projet (dans le cas des expertises projet)
- Document unique d’évaluation des risques professionnels
- Accords d’entreprises et modalités d’organisation (éventuellement de contrôle) du temps de travail
- Bilans sociaux et économiques, bilans hygiène et sécurité
- Statistiques éventuelles (absences, accidents du travail)
- Procès-verbaux du CHSCT/CSE et des autres institutions représentatives du personnel
- Bilans de la médecine du travail
- Fiche d’entreprise de la médecine du travail.
Cette liste est indicative. L’expert peut être amené à demander des documents concernant l’organisation des locaux, les caractéristiques techniques de certains matériels, des analyses d’accidents du travail, etc.
Entretiens individuels et collectifs
Les entretiens sont organisés de manière individuelle et/ou collective sur un mode semi-directif : il ne s’agit pas d’imposer des questions fermées mais bien de recueillir le point de vue des différents acteurs de l’entreprise, tout en orientant l’entretien autour des questions et des problématiques identifiées.
Observations de situations de travail
Les observations sont, la plupart du temps, indispensables car elles permettent à l’expert de passer du travail décrit – par les entretiens et les documents – au travail réel.
L’objectif est ici de prendre connaissance de l’environnement de travail et de relever des informations sur les conditions matérielles de travail. Ces observations permettent également de valider ou d’invalider le contenu d’entretiens, d’obtenir des approfondissements sur des éléments recueillis par l’expert. Elles sont aussi l’occasion de les compléter, en observant l’existence d’outils de travail officieux, des modalités de coopération informelles, etc. Enfin – mais sans être exhaustif – le choix d’observation de situations-types de travail est aussi indispensable lorsqu’on souhaite mobiliser un approche quantitative dans l’analyse de l’activité de travail (port de charges dans un temps donné, interruptions de tâches, etc.).
Analyses quantitatives
Elles peuvent s’avérer nécessaires lorsqu’il s’agit d’identifier une population exposée à un ou plusieurs facteurs de risques ou pour obtenir un relevé de certaines caractéristiques des individus qui la composent.
On les utilise aussi assez couramment pour (in)valider la représentativité de situations de travail décrites – ou supposées par nous – comme récurrentes.
Ce type d’approches n’a de sens qu’accompagné d’une analyse qualitative des données recueillies par les autres moyens décrits ici (étude documentaire, entretiens et observations). Il faut de surcroît veiller aux conditions de leur utilisation (représentativité de l’échantillon, identification des biais possibles, etc.).